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Hommage à Mireille Viodé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce samedi 24 juillet 2021, un hommage a été rendu à Mireille Viodé,  décédée en Octobre 2020, à l'occasion du retour de ses cendres auprès de son époux enterré à Saint Simon, Une cérémonie a eu lieu au cimetière suivie d'une collation servie dans la cour de la mairie.  Ses voisins, ses amis et sa famille se sont réunis pour lui rendre un dernier hommage.

 

Ci dessous l'article de la dépêche publié lors de son décès, puis le discours de Roger, ancien président du comité d'animation et ami de Mireille, puis le poème d'Hélène Viodé sa petite fille, lu lors de la cérémonie au cimetière.

 

 

Article publié le 23/10/2020 à 05:11 , dans la Dépêche du Lot.

Nous apprenons, ce 20 octobre, le décès de Mireille Viodé à l’âge de 98 ans, à Saint-Étienne, chez ses enfants, auprès desquels elle s’était retirée il y a une dizaine d’années. Personne à Saint-Simon n’a oublié cette femme d’exception. Institutrice à la retraite, en 1982, elle s’installait définitivement avec son mari souffrant dans la maison du Cammas où la famille passait les vacances depuis 1972. Son mari décédait peu après mais elle allait réagir à sa façon avec beaucoup de courage, en s’investissant d’abord dans la vie du village. Elle intègre le comité d’animation, apprend l’occitan à Figeac puis à Toulouse où elle loue un appartement et se lance dans des études universitaires avec succès : licence et maîtrise de psychologie, DEA d’histoire de l’art avec à la clé une thèse de doctorat, fruit de quatre ans de recherches, intitulée "Figeac au XVIe et XVIIe siècle, maisons et hôtels dans la commune", mention très honorable. Elle est élue au conseil municipal de Saint-Simon, déléguée à la Mapad et au CIAS pour le canton, trésorière puis présidente de l’ADMR de Livernon, coprésidente puis trésorière de la Fédération départementale des foyers ruraux du Lot. Elle y a découvert les danses et la musique traditionnelle et créé un atelier de danse trad. Sa passion pour le théâtre la conduira à fonder la troupe amateur Les Simonins, deux activités qui perdurent au sein du comité d’animation, foyer rural de Saint-Simon. Un hommage lui sera rendu lors du retour de ses cendres à Saint-Simon.
Correspondant de Saint Simon

 


Discours de Roger Vayssouze;

Mireille, ceux qui sont ici pour te rendre un dernier hommage, savent que tu as œuvré au sein du Comité d' Animation de Saint Simon et de la Fédération Départementale des Foyers Ruraux, donnant de ton temps et de ta peine, chaque fois que tes nombreuses activités , notamment universitaires, te le permettaient.
Tu leur as donné un souffle nouveau en créant l'atelier de danses traditionnelles, un moyen de favoriser la culture et la langue occitane que tu as voulu apprendre pour mieux t'intégrer, et aussi le groupe théâtral « Les Simonins » qui perdure encore aujourd'hui. » Tu avais même en tête un atelier d'écriture que tu n'as pu concrétiser.
Présidente puis trésorière des Foyers Ruraux du Lot, tu as apporté ton sens de l'organisation et de la gestion rigoureuse.

Mireille, tu es partie, mais nous ne t'avons pas  oubliée,  tu  vis encore dans le cœur de ceux qui t'ont connue, qui t'ont appréciée, qui t'ont  aimée. C'est là qu'est ton paradis.

Mireille, je voudrais évoquer pour toi, qui avais une grande culture, un extrait de « A la Recherche du Temps Perdu » de Marcel Proust. L'auteur raconte qu'il avait tout oublié de sa grand-mère décédée depuis de longues années. Et voilà qu'un jour sa tante lui sert, ce que sa grand-mère avait l'habitude de lui servir autrefois, une tasse de thé. Une  madeleine  trempée dans ce breuvage, c'est son mot, va faire ressurgir de sa mémoire, va faire revivre sa grand-mère, toute sa vie, tout son passé, tout un monde.

Si aujourd'hui, ou plus tard, bien plus tard, quelque chose, pas forcément un thé et une madeleine, nous fait revivre Mireille, ce seront déjà peut-être ce beau prénom qui sonne si bien et que nous avons si souvent prononcé, son sourire, sa frêle silhouette, sa voix douce, parfois autoritaire, ou indignée ou passionnée, son énergie, son attention portée aux autres, un moment partagé, et tant d'autres choses encore, voilà ce que nous retrouverons dans notre souvenir.

 

Je cite Marcel Proust :
Quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres , après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'immense édifice du souvenir.
Merci Mireille

 

 

Poème d'Hélène Viodé, petite fille de Mireille

On le sait, on le dit, c’est dans l’ordre des choses,
Il fallait bien qu’un jour ton âme se repose,
D’une vie si remplie, menée en virtuose,
Que seule la vieillesse avait pu mettre en pause.
 
Pendant près de 100 ans tu as su t’adapter, 
Aux progrès, aux changements de ces folles années, 
Guidée par ton esprit, par ta curiosité,
Tu étais une grand-mère d’une grande modernité.
 
Tu n’as jamais cessé d’apprendre, de progresser
De l’école primaire où tu as enseigné, 
Jusqu’à devenir docteur, une fois retraitée.
Dans tellement de domaines, tu étais cultivée.
 
Comme toutes les mamies, tu faisais du tricot,
Entre un cours d’occitan, une U.V. de psycho,
L’aquarelle, la danse, le théâtre, le vélo,
Le bridge, l’ADMR et une séance d’abdos.
 
Nous aimions tant venir chez toi à Saint-Simon,
Nous promener ensemble dans cette belle région
Partager avec toi de grandes discussions,
Et prendre un petit verre, avec modération
 
Il était temps pour toi de quitter cette terre...
Enfants, petits-enfants, et une quinzaine d’arrières
Garderont au fond d’eux, tristes mais pas peu fiers,
le souvenir d’une grande dame, pas vraiment ordinaire.